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Cop 28 : la FAO lance sa feuille de route pour l’agriculture de demain

Parmi les mesures proposées par la FAO, le développement du pâturage dans le monde.

Lors de la Cop 28 à Dubaï (Émirats arabes unis), la FAO a présenté une feuille de route pour trois ans destinée à concilier la sécurité alimentaire et la lutte contre le réchauffement climatique.

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Pour enrayer la faim dans le monde et respecter le seuil de 1,5°C de réchauffement de la planète, une solution : transformer les systèmes agroalimentaires. C’est l’ambition de l’Organisation des Nations unis pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) qui a présenté à la Cop 28 à Dubaï (Émirats arabes unis), le dimanche 10 décembre 2023, sa « feuille de route pour éliminer la faim dans le monde sans dépasser le seuil de 1,5°C ».

Ce double objectif se traduit d’abord par des actions sur le monde agricole : réduire les émissions de méthane de 25 % d’ici à 2030 par rapport à 2020, parvenir à la neutralité en carbone d’ici à 2035 et transformer les systèmes agroalimentaires pour en faire des puits de carbone d’ici à 2050. Du côté de l’alimentation, la FAO pose une voie pour éliminer la sous-alimentation d’ici à 2030, et assurer l’accès à un régime équilibré pour tous d’ici à 2050.

Trois ans pour agir

Un programme ambitieux, qui se décline via l’analyse de 10 domaines : élevage, énergie propre, alimentation saine accessible pour tous, pêche et aquaculture, sols et eau, forêts et zones humides, déchets alimentaires, cultures, données et politiques inclusives.

La FAO liste une dizaine de propositions dans chaque domaine pour alimenter l’humanité de manière durable. Parmi lesquelles, la restauration du pâturage, la réduction d’intrants chimiques ou encourager les systèmes en polyculture-élevage.

La FAO se donne trois ans pour mener ce projet d’ampleur. La Cop P29 qui se déroulera en Azerbaïdjan en 2024 « se penchera sur l’adaptation régionale et les options financières », tandis que la Cop 30 sera l’occasion de présenter « des investissements concrets et des mesures à mettre en place au niveau national » en 2025.

Baisse des émissions

La FAO dresse une projection des émissions de gaz à effet de serre (GES) produits sur toute la chaîne de valeur des systèmes agroalimentaires mondiaux. En 2021, le bétail et le fumier étaient en tête avec 4 milliards de tonnes d’émissions de GES, devant l’utilisation d’énergie pour la transformation et la vente (3,5 milliards de tonnes), et la déforestation mondiale (3 milliards de tonnes).

L’organisation onusienne envisage d’ici à 2030 de réduire drastiquement l’utilisation d’énergie en aval, d’interdire la déforestation, et de réduire de près de la moitié les émissions dues à l’élevage, moins compressibles. Pour arriver à l’équilibre, l’accent serait mis sur la restauration des écosystèmes, et la capture du carbone dans les sols.

L’ambition de la FAO devra se faire avec l’engagement des États. Ils ont signé une déclaration commune dès le deuxième jour de l’ouverture de la Cop 28 pour intégrer l’agriculture et l’alimentation dans leur plan national de lutte contre le réchauffement climatique.

Mais leurs divergences n’ont pas permis de mettre en musique le programme de travail international sur la question agricole négociée lors de la précédente Cop en Égypte. Un programme de travail pourtant complémentaire à la feuille de route brandie par la FAO.

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